Ne comptez pas sur moi pour la manif

Moi et ma lady ne sommes pas mariés. L’engagement moral me semblant largement assez lourd en conséquences et obligations justifiées, un accord contractuel signé devant l’Etat serait trop contraignant et liant pour mon besoin vital de liberté. « Ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin ». Je ne suis donc pas un fanatique du mariage.

Rien ne me déprime plus que les cérémonies maritales, d’ailleurs je m’arrange toujours pour ne pas y aller, refusant les invitations soit par un prétexte vague, soit en avouant carrément ma gêne devant cet étalage vain. Pourquoi vain ? Parce que la majorité des mariages, de plus en plus, ne durent pas et finissent par des divorces. A l’amiable au mieux, dans les souffrances au pire.

Passer des heures à écouter des discours ou des propos vantant l’éternité de l’amour, supporter les minauderies du couple endimanché, les sourires béats de la famille, les cris de joie des amis, les klaxons des bagnoles enguirlandées, puis, si vous faite partie des intimes, le repas et les toasts levés sans oublier les danses et les vannes scabreuses en fin de soirée. Vanné, épuisé, rien que d’y penser j’en suis fourbu. Une comédie épuisante.

Et pendant toute cette journée, cette idée qui me trotte en tête, combien de temps va durer leur union ? Six mois, cinq ans … Idée que tout le monde partagera en silence – excepté les deux tourtereaux qui s’imaginent toujours être les plus malins – et qui rendra l’événement plus insupportable encore. Pourquoi cette comédie, ce jeu de rôles pas drôles.

Certains évoqueront, pour m’en rendre le concept plus pitoyable si cela est possible, l’intérêt financier ou fiscal de l’union, mais le mariage pour moi, ce n’est pas une association de petits porteurs ou la première pierre de la construction d’une maison de commerce !

Alors cette après-midi, que vous manifestiez pour ou contre le mariage homosexuel, ne comptez pas sur moi pour défiler. Les hétéros divorcent, les gays veulent se marier, curieuse époque.